Pour Phytocea par Léa Bathily diététicienne
L’épidémie d’obésité est en continuelle augmentation dans le monde depuis la fin des années 90. Le changement de mode de vie avec la généralisation de la malbouffe et l’augmentation de la sédentarité sont les facteurs les plus incriminés. Étant une maladie plurifactorielle, il serait bien entendu réducteur de l'associer à ces deux seules causes. Néanmoins, il s’agit tout de même des leviers les plus accessibles sur lesquels on peut jouer pour prévenir et prendre en charge cette pathologie. Cet article aborde les fondamentaux de la nutrition et vous permettra de mieux comprendre comment l’alimentation est l’un des piliers les plus important pour prendre en charge l’obésité.
Rappelons ce qu’est l’obésité
Selon l’OMS, l’obésité se définit comme une accumulation anormale ou excessive de graisse, qui nuit à la santé. Aujourd’hui en France, un adulte sur deux est en surpoids et un sur cinq est atteint d’obésité.
De manière générale, sans prendre en compte d’autres facteurs que les apports et les dépenses énergétiques, voici comment notre organisme fonctionne.
On associe les apports énergétiques au carburant nécessaire pour que l’organisme entier puisse fonctionner. Nous avons d’une part notre métabolisme basal (MB) qui correspond à nos besoins énergétiques nécessaires pour assurer les fonctions vitales de notre corps (respiration, digestion, réactions métaboliques etc…). D’autre part, il y a également les besoins associés au niveau d’activité physique (NAP) qui se définit comme “tout mouvement corporel produit par contraction des muscles squelettiques entraînant une augmentation de la dépense énergétique”. Dans les deux cas, ces besoins énergétiques varient énormément d’une personne à l’autre en fonction de son sexe, de sa taille, de son poids et changent également tout au long de la vie.
Le challenge est de pouvoir apporter l’énergie nécessaire pour combler ces différentes dépenses énergétiques ni plus ni moins. On parle alors de balance énergétique. Dans le cadre où les apports énergétiques sont plus importants que les dépenses, la balance se déséquilibre, et le corps réagit en stockant ce surplus d’apports. Ce phénomène se manifeste par le stockage de cette énergie sous la forme de matière grasse, on parle alors de surpoids et/ou d’obésité. La solution en matière de nutrition est d’adopter une alimentation hypocalorique et donc de faire pencher la balance vers des apports énergétiques moins importants par rapport aux dépenses.
Comment savoir si on est atteint d’obésité ?
Aujourd’hui cliniquement, l’indicateur le plus utilisé est l’Indice de Masse Corporelle (IMC) :
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IMC < 18,5 : Maigreur
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25 < IMC < 30: Surpoids
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30 < IMC < 35: Obésité modérée
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35 < IMC < 40: Obésité sévère
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IMC>40: Obésité morbide
Attention, cet indicateur est à prendre avec du recul puisqu’il ne prend pas en compte les différentes composantes de notre corps. En effet, la masse grasse pèse moins lourd que la masse maigre (les muscles). Dans le cas d’une personne pratiquant du sport à une fréquence élevée et ayant une masse maigre élevée, l’IMC sera biaisé.
L’indicateur du tour de taille a donc toute son utilité et est par ailleurs recommandé par la Haute Autorité de Santé pour un IMC compris entre 25 et 30 kg/m2. En effet, il est préconisé d’avoir un tour de taille inférieure à 80 cm chez la femme et inférieur à 94 cm chez l’homme. Associée, à l’IMC, cette mesure permet de déterminer le type d’obésité. Une obésité dite androïde est caractérisée par une accumulation de masse grasse au niveau de l’abdomen et est plus dangereuse. Elle constitue un facteur de risque d’apparition de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2. A l’opposé, l’obésité dite gynoïde est caractérisée par une répartition de la masse grasse majoritairement sur la partie inférieure du corps et est plus courante chez les femmes.
Pour en savoir plus sur cette pathologie, nous vous invitons à consulter l’article : Quelles-sont les causes et les conséquences de l’obésité sur la santé ?
Comment savoir combien de calories devons-nous consommer par jour ?
Les conseils pour calculer rapidement son besoin énergétique ?
Il est possible de calculer son besoin calorique par jour. La première étape consiste à déterminer son métabolisme basal (MB). Il existe plusieurs formules notamment celle de Black and al (1996):
- Femme : Kcal = [0,963 x Poids(kg)0,48 x Taille(m)0,50 x Age(an)-0,13] x (1000/4,1855)
- Homme : Kcal = [1,083 x Poids(kg)0,48 x Taille(m)0,50 x Age(an)-0,13] x (1000/4,1855)
Déterminer son besoin calorique et nutritionnel en fonction de son activité physique
Une fois calculé, il faut également déterminer son niveau d’activité physique. Cette étape n’est pas forcément évidente à définir et il existe des calculateurs prévus à cet effet. Pour avoir une donnée approximative, on peut se baser sur les valeurs du tableau suivant :
Sédentaire (majoritairement assis) | Moyennement actif | Actif | Très actif | |
NAP | 1,4 | 1,6 | 1,8 | 2 |
Ainsi, la formule de la Dépense Energétique Journalière (DEJ) est la suivante :
DEJ = Métabolisme basal (MB) x Niveau d’Activité Physique (NAP)
Il est bien entendu conseillé de prendre ces données avec des pincettes, puisque le NAP est déterminé de manière très approximative et rien ne vaut un diagnostic diététique personnalisé et adapté à chacun.
Les conseils pour se préparer à la perte de poids
Maintenant que nous avons établi les bases du fonctionnement de notre organisme, attaquons le vif du sujet. Tout d’abord, mettre en place une alimentation adaptée hypocalorique personnalisée est un travail de longue haleine qui nécessite d’adapter son alimentation sur une longue période. En effet, il n’existe pas de méthode miracle et pour cela, il est important de prendre conscience qu’il faut écouter ses sensations alimentaires. Accepter qu’il s’agisse d’une prise en main qui pourra être difficile à certains moments avec des périodes de relâchement, le principal est de savoir se relever et de persévérer. Qu’importe la durée que cela puisse prendre, contrairement aux idées reçues, le temps sera la clé.
Il est conseillé d’être entouré à la fois par ses proches, mais également par des professionnels de santé (diététicien(ne), psychologue, médecin nutritionniste…).
Quelle alimentation est adaptée en cas de surpoids et d’obésité ?
La perte de poids connaît généralement deux phases. La première est rapide et est associée à une perte de poids importante. A l’inverse, au bout de trois à quatre mois, le corps s’adapte et la perte de poids à tendance à se stabiliser. Les bases de l’alimentation adaptées à l’obésité sont ici fondées sur deux paramètres. On distinguera la qualité et la quantité des apports nutritionnels. Il est primordial de consommer chacun des groupes d’aliments pour apporter l’ensemble des nutriments nécessaires.
Les protéines
La perte de poids a généralement des conséquences assez importantes sur le tissu musculaire. En effet, si l’on ne prend pas des mesures adaptées, la masse maigre a tendance à se perdre. Pour prévenir ce phénomène, les apports protéiques sont très importants. Il est donc nécessaire d’apporter des protéines de bonne qualité dans l’alimentation pour préserver ses muscles et une tonicité optimale. On retrouve des protéines notamment dans la viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers, les légumineuses et les produits complets. Attention cependant à certaines viandes qui peuvent être riches en matière grasse.
Pour les végétariens, l’apport nécessaire en protéines est tout à fait accessible via les légumineuses et les produits céréaliers. Il faut cependant être vigilant à bien consommer ces deux groupes d’aliments pour avoir un apport complet en acides aminés essentiels.
Les lipides
Les lipides ont longtemps été diabolisés car il s’agit des macronutriments les plus caloriques. Bien qu’il soit nécessaire de les consommer dans des quantités adaptées, il ne faut pas pour autant les exclure totalement de l’alimentation. En effet, les lipides ont de nombreux rôles dans notre corps (synthèse hormonale, structure des membranes cellulaires, précurseurs de vitamine…). On différencie plusieurs types de lipides : les acides gras saturés à limiter et les acides gras insaturés voire polyinsaturés. Ces derniers sont indispensables dans notre alimentation puisqu’ils ne sont pas produits par l’organisme.
De plus, l’obésité est souvent associée à des dyslipidémies, à savoir une concentration sanguine anormale de cholestérol et de triglycéride* dans le sang. Les oméga-3 ont un intérêt particulier dans ces cas de figure puisqu’ils participent au maintien d’une concentration normale de triglycérides et de cholestérol dans le sang. Associés à cela, les oméga-3 ont une action préventive dans l’apparition des maladies cardiovasculaires, neurologique et de la vision qui sont fréquemment des complications secondaires à l’obésité.
*Les triglycérides sont une famille de lipides qui constituent la forme de stockage de la masse graisseuse dans le corps.
Les glucides
Les glucides ont la principale fonction d’apporter de l’énergie à l’organisme. Leur apport est à adapter selon l’activité physique. On en distingue deux types : les glucides simples, également appelés sucres rapides, et les glucides complexes, nommés sucres lents.
Les glucides simples permettent d’apporter de l’énergie rapidement et à court terme. Ces glucides font augmenter la glycémie rapidement avant de la faire diminuer aussi vite. Ainsi, les aliments riches en glucides simples ont un index glycémique élevé. L’index glycémique des aliments a son importance puisqu’un excès de sucres rapides (et donc à index glycémique élevé) va entraîner leur stockage sous forme de masse graisseuse. Par ailleurs, les fruits sont des aliments riches en glucides simples, biens qu’ils aient leur importance dans l’alimentation grâce à leur richesse en vitamines, en minéraux et en fibre, il est conseillé de ne pas excéder deux portions par jour.
A l’inverse, les sucres lents induisent une augmentation progressive et moins élevée de la glycémie et apportent de l’énergie sur le long terme. Ils sont nécessaires pour avoir de l’énergie tout au long de la journée et sont à consommer plusieurs fois dans la journée.
Il faut savoir que la faim est notamment provoquée par l’hypoglycémie, c’est-à-dire une quantité insuffisante de sucre (plus précisément de glucose) dans le sang. De ce fait, un aliment ayant un index glycémique faible va maintenir une glycémie convenable sur le long terme. Cette propriété satiétogène va permettre de retarder la sensation de faim jusqu’à la prochaine prise alimentaire. En revanche, la consommation d’aliments avec un index glycémique élevé n’apportera pas de glucose sur du long terme, la sensation de faim sera donc précoce.
Les fibres
Les fibres sont un type de glucide qui n’est pas digéré par nos enzymes digestives. Elles ont de nombreuses fonctions dont une propriété rassasiante, un véritable atout pour la perte de poids. Elles ont également la particularité de diminuer la biodisponibilité des nutriments, c’est à dire qu’elles réduisent leur absorption. Cette fonction est utile pour limiter l’apport calorique global d’un repas mais surtout pour diminuer l’absorption du cholestérol et des triglycérides et donc de limiter le risque de dyslipidémies.
De plus, il a également été démontré que les personnes atteintes d’obésité avaient généralement un microbiote intestinal altéré. Les fibres sont des prébiotiques, soient des substances digérées par les micro-organismes bénéfiques présents dans notre intestin. Elles permettent ainsi de maintenir une bonne flore intestinale.
Pour mieux comprendre le rôle du microbiote intestinal dans le confort intestinal, nous vous conseillons de lire l'article : Comment et pourquoi prendre soin de son microbiote et garder un confort intestinal en consommant des probiotiques.
Vitamines et minéraux
Les vitamines et les minéraux se trouvent dans l’ensemble des groupes d’aliments, raison pour laquelle il est nécessaire de n’en exclure aucun pendant la perte de poids, au risque d’avoir des carences.
Apprenez-en plus sur les risques associés aux carences alimentaires.
Quels sont les aliments conseillés en cas de surpoids ?
Il est préconisé d’adopter une alimentation de type méditerranéen riche en fibres (fruits, légumes, légumineuses, produits complets). La consommation de poisson est préférée aux dépens de la consommation de viande qui est limitée à quelques fois par semaine. Pour vous aider, vous trouverez dans ce tableau un résumé des aliments conseillés et ceux à éviter, en fonction de leur composition et de leurs bénéfices ou risques sur votre santé.
A privilégier | A limiter | |
Boissons | Eau plate ou gazeuse, infusion, thé, café | Jus de fruits, sodas |
Légumes | Tous | Légumes fris, légumes cuisinés du commerce, potages industriels avec plus d'1g de lipides pour 100g |
Fruits | Tous | Fruits en sirop |
Produits céréaliers | Tous les féculents non cuisinés, céréales complètes | Plats préparés à base de féculents, préparations industrielles à base de pommes de terre |
Légumineuses | Toutes | |
Viande, Poisson, Œuf |
Viande maigre : dinde, poulet sans la peau, lapin sans la peau, jambon blanc rôti de porc, gibier, Tous les poissons |
Charcuteries, mouton, agneau, magret de canard, poissons frits, poissons panés |
Laitages et alternatives végétales enrichies en calcium | Lait écrémé ou demi-écrémé, petit-suisse ou fromage blanc (0 à 3,5%), yaourt nature, alternatives végétales sans sucres | Yaourt à la grecque, yaourt à boire, lait concentré |
Fromages | Fromages à moins de 25% de matière grasse : camembert, chèvre frais, Coulommiers, edam | Fromage à plus de 25% de matière grasse : Beaufort, cheddar, Cantal, gruyère, |
Matières grasses |
Graines oléagineuses : noix, amandes, pistaches (non salées) Huile de tournesol, olive, pépin de raisin (riche en oméga-6) Huile de colza, noix, (riche en oméga-3) |
Plats industriels, huile de palme et de coprah, sauces du commerce (mayonnaise, béarnaise) |
Produits sucrés | A consommer avec modération : sucre, confiture, gelées, miel, fruits confits, fruits secs, chocolat noir (minimum 70%) | Chocolat blanc, chocolat au lait, Biscuits industriels, pâte à tartiner, pâtisseries, viennoiseries, pain brioché, céréales pour petit-déjeuner |
Les produits sucrés n’ont aucun réel intérêt nutritionnel, ils sont donc à consommer en petite quantité. Ils sont tout de même tolérés pour le plaisir du palais.
Le rôle de l’activité physique dans la perte de poids
Bien souvent négligée, l’activité physique fait partie intégrante du processus de perte de poids. Elle permet premièrement de maintenir la masse maigre et de maintenir un métabolisme élevé, ce qui n’est pas à négliger.
En effet, en période de perte de poids, l’organisme est privé de la quantité de calories dont il avait initialement l’habitude. Le premier instinct de notre corps est de “déstocker” ses réserves, ce qui engendre une perte de masse. Au bout d’un certain temps, il y a deux possibilités, soit le poids souhaité adapté est atteint et la perte de poids prend fin, soit le poids souhaité n’est pas atteint et une phase de stagnation s’installe. Dans le deuxième cas de figure l’organisme s’est tout simplement adapté à l’alimentation hypocalorique et a diminué son métabolisme. C’est à ce niveau qu’intervient l’activité physique. Celle-ci permet de maintenir la masse musculaire, or, il se trouve que les muscles sont énergivores. Leur besoin accru en énergie permet donc de consommer des calories. Plus notre organisme a une composition corporelle avec un pourcentage de masse musculaire importante, plus notre métabolisme est élevé.
En plus de cela, l’activité physique permet notamment d’augmenter la dépense énergétique, de créer un déséquilibre de la balance énergétique et donc une perte de poids. Des effets bénéfiques de l’impact de l’activité physique sur le diabète et les maladies cardiovasculaires, des complications de l’obésité, ont par ailleurs été prouvés.
Rappelons également que le surpoids a un impact sur les articulations et toutes les activités sportives ne sont par conséquent pas forcément conseillées pour les préserver (courses à pied). Il peut être judicieux de faire appel à des professionnels de santé telles que des enseignants d’Activités Sportives Adaptées (APA) pour avoir une routine sportive la mieux adaptée.
Phytocea est là pour vous accompagner dans la prise en charge de l'obésité
Comme évoqué précédemment, l’obésité entraîne des complications sur la santé. La flore intestinale peut effectivement être altérée, mais ceci n’est pas irréversible. Phytocea a conçu le complément alimentaire Flore Daily, un mélange symbiotique de prébiotiques et de probiotiques spécialement développé pour le confort intestinal et rétablir le microbiote intestinal. Associé à une alimentation équilibrée les conditions optimales sont réunies pour un bon fonctionnement de l’activité intestinale.
En parallèle, pour faire face à d’éventuelles dyslipidémies, l’apport en oméga-3 est primordial et notamment l’apport en EPA et DHA. Par ailleurs, les Références Nutritionnelle pour la Population, sont de 500 mg d’EPA et de DHA par jour. Pour garantir le maintien d’une concentration normale de triglycérides, il est conseillé de consommer 2 à 5g/j d’EPA et de DHA. Pour atteindre ces préconisations, notre complément alimentaire Omega+ est composé de 100% des apports recommandés en DHA en une seule capsule.
Sources
ANSES: Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras
ANSES: Actualisation des repères du PNNS : élaboration des références nutritionnelles