La vitamine D est essentielle pour la santé, elle possède plusieurs formes et origines (endogène: synthétisée par l'organisme, ou exogène: apportée par l'alimentation ou en supplément).
Qu'est ce que c'est que la vitamine D?
La vitamine D désigne des composés stéroïdes ayant une activité antirachitique:
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l'ergocalciférol ou vitamine D2
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le cholécalciférol ou vitamine D3
La vitamine D fait partie des vitamines liposolubles (solubles dans les graisses), c'est une vitamine mais on peut également la considérer comme une hormone.
La vitamine D est notamment synthétisée par notre peau sous l'action des rayonnements ultra-violets (UV-B), avec une synthèse optimale lors de l'exposition solaire estivale.
L'activité spécifique spécifique de la vitamine D nécessite un récepteur spécifique présent dans presque tous les tissus de notre organisme.
Quelles sont les propriétés de la vitamine D?
Elle est relativement fragile et dégradée rapidement par la lumière, l'oxygène et les acides.
La vitamine D3 est retrouvée principalement dans les produits animaux et la vitamine D2 dans les végétaux. Les principales sources alimentaires sont les poissons gras et le jaune d'œuf.
La vitamine D est hypercalcémiante et joue un rôle essentiel dans le métabolisme phosphocalcique (elle participe à l'homéostasie phosphocalcique) et est impliquée également dans d'autres processus physiologiques:
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Dans l'intestin: elle entraine une augmentation de l'absorption du calcium et du phosphore
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Dans l'os: plusieurs mécanismes existent en fonction du métabolite de la vitamine D. Pour simplifier, les 2 principaux sont une action de minéralisation indirecte par l'augmentation de la calcémie et une augmentation de la minéralisation par action sur les ostéoblastes.
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Dans le rein: elle entraine une augmentation de la réabsorption du calcium et du phosphore.
Notre organisme est capable de synthétiser la vitamine D, mais cette synthèse nécessite une exposition aux ultraviolets (UVB), quasi impossible en hiver.
Dans sa globalité, la population française a un apport insuffisant en vitamine D.
Pourquoi doit-on consommer de la vitamine D?
Le manque de vitamine D entraine des perturbations du métabolisme phosphocalcique. Ce qui entraine des répercussions sur la sécrétion de l'hormone parathyroïdienne (PTH) qui participe avec les formes actives de la vitamine D (1,25-dihydroergocalciférol et 1,25-dihydroxycholécalciférol) au métabolisme phosphocalcique. Les conséquences de ces perturbations sont des altérations de l'homéostasie avec des conséquences sur la physiologie osseuse comme le rachitisme ou le développement de l'ostéoporose et de l'ostéomalacie (déminéralisation des os du squelette).
Dans son ensemble, et particulièrement en hiver, la population française montre un déficit en vitamine D. Certains auteurs considèrent que le déficit généralisé en vitamine D est un problème majeur de santé publique auquel il convient de remédier. D'autant plus que ce déficit est plus prononcé chez les séniors. En effet, à cause du comportement général et de la consommation alimentaire, on tend en vieillissant à consommer moins de vitamine D et à s'exposer moins au soleil (diminution de la quantité d'activités sportives en extérieur), ce qui conduit donc à une diminution de la synthèse et de l'apport en vitamine D.
Combler ce déficit via l'alimentation et la supplémentation permet de pallier aux effets des carences.
Il a notamment été observé que la supplémentation en vitamine D (800UI/j) permettait de réduire le risque de fracture chez les adultes de plus de 70 ans, ce en particulier chez ceux qui présentent un déficit.
À un taux normal (50 à 75 nmol/L) la vitamine D contribue à d'autres fonctions que la physiologie osseuse:
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participe à la régulation de la tension artérielle
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prévention des pathologies cardio-vasculaires (une méta-analyse évoque une diminution de 7% de la mortalité)
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prévention de certains cancers (colon et sein, données à consolider)
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participe à la prévention de certaines infections
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participe au bon fonctionnement du système immunitaire
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participe au bon fonctionnement musculaire en particulier en cas d'ostéomalacie.
Quelle est la quantité de vitamine D consommée chez les Français?
D'après l'ANSES et les données issues de l’étude INCA 3, les apports alimentaires moyens en vitamine D dans la population française sont de :
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5,2 µg/j pour les enfants de 1 à 3 ans ;
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2,6 µg/jr pour les enfants de 4 à 10 ans ;
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2,9 µg/j chez les enfants de 11 à 17 ans ;
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3,1 µg/j chez les adultes, avec des apports plus élevés chez les hommes.
Quelle est la quantité de vitamine D à consommer chaque jour?
Il est recommandé sauf avis médical de veiller à avoir un apport suffisant, sans excès que ce soit par l'alimentation seule ou avec des compléments alimentaires. En effet à haute dose, la vitamine D devient toxique, il est donc nécessaire de ne pas dépasser les limites de sécurité, particulièrement lors de l'utilisation de compléments.
Apports de vitamine D recommandée chez les adultes
Chez les adultes, les recommandations nutritionnelles des autorités sanitaires sont de 15µg/j soit 600UI, la limite supérieure de sécurité est fixée à 100µg/j (4000UI).
Apports de vitamine D recommandée chez les enfants
Chez les enfants, les repères nutritionnels évoluent en fonction de l'âge:
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chez les nourrissons, l'apport suffisant est de 10µg/j (400UI), la limite de sécurité supérieure est fixée à 25µg/j (1000UI)
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entre 1 et 10 ans, l'apport suffisant est de 15µg/j (600UI), la limite de sécurité supérieure est fixée à 50µg/j (2000UI)
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à partir de 11 ans, les apports conseillés sont les mêmes que chez l'adulte: l'apport suffisant est de 15µg/j (600UI), la limite de sécurité supérieure est fixée à 100µg/j (4000UI)
Comment apporter de la vitamine D et assurer son besoin?
Il existe plusieurs moyens pour combler son apport en vitamine D.
L'exposition solaire
Il convient de s'exposer 15 à 20 minutes par jour pour combler l'apport journalier en vitamine D. Mais cette recommandation vaut l'été, mais n'est pas possible en hiver et la synthèse est également moins efficace chez les personnes qui ont la peau foncée. De plus l'utilisation de crème solaire (et le port de vêtements) diminue également l'efficacité de la synthèse.
L'apport alimentaire
La vitamine D est présente dans certains aliments, les consommer permet de participer à l'apport de façon efficace.
Les aliments riches en vitamine D sont:
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les poissons gras: hareng, sardines, saumon, maquereau
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les girolles, cèpes et morilles
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les produits laitiers enrichis en vitamine D (c'est annoncé sur l'emballage)
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le jaune d’œuf
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le chocolat noir
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les céréales de petit déjeuner enrichies en vitamine D
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le beurre
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les abats
L'utilisation de compléments alimentaires
Les compléments alimentaires permettent de combler efficacement le besoin en vitamine D. Il existe des doses concentrées (sur prescription médicale) qui permettent de faire des doses de charge pour combler de grosses carences. Mais en dehors de ces cas, il est préférable d'utiliser des doses plus faibles, proches de l'apport recommandé, ce qui permet une supplémentation sur le long terme. D'après certains auteurs, ce type de supplémentation est plus efficace, il a notamment été observé une augmentation des fractures après la supplémentation à l'aide de "super doses" (100000-500000 UI). Il apparait que plus la concentration de vitamine D est élevée rapidement, plus elle chute rapidement, aboutissant à des phénomènes de résorption osseuse, il est donc préférable d'utiliser des doses de vitamine D proches de l'apport recommandé.
La supplémentation en vitamine D est particulièrement intéressante chez les personnes:
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qui ont un régime alimentaire déséquilibré
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qui ne s'exposent pas au soleil
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traitées avec des médicaments qui diminuent l'absorption intestinale de vitamine D: Antiépileptiques, Glucocorticoïdes, Antirétroviraux, Antifongiques, Colestyramine
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les personnes qui ont des diminutions de l'absorption intestinale à la suite d'une chirurgie de l'obésité (chirurgie bariatrique: sleeve et bypass) ou de pathologies intestinales (telles que les MICI)
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qui souffrent d'obésité
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âgées
Il est recommandé de ne pas prendre de complément de vitamine D lors des traitements avec des médicaments pour les troubles du rythme cardiaque.
La prise de vitamine D à des doses supérieures à 2000UI doit être réalisée sous prescription / contrôle médical.
Mise en garde: la vitamine D n'est pas une molécule miracle, elle est parfois utilisée à tort et à travers avec des dosages trop élevés. En cas de doute sur votre besoin en vitamine D et la quantité à consommer, nous vous recommandons de consulter votre médecin ou votre diététicien.
Quels sont les risques et dangers de l'excès de vitamine D?
En cas d'excès chronique de vitamine D, celle-ci devient toxique et conduit à diverses manifestations:
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troubles du rythme cardiaque
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troubles mentaux
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confusion
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conjonctivite
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diminution de l'appétit, vomissements
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fièvre, frissons
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douleurs musculaires
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douleurs osseuses
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hypercalcémie qui favorise les dépôts de calcium dans l'organisme, en particulier dans les reins, les vaisseaux sanguins, les poumons et le cœur. Il existe un risque de développer une insuffisance rénale.
Quelles sont les allégations santé de la vitamine D?
L'EFSA autorise l'utilisation d'allégations santé pour les produits contenant de la vitamine D.
Il doivent apporter au minimum 0,75µg de vitamine D pour 100g, 100ml ou par portion.
Les produits répondants à ces critères peuvent prétendre contribuer:
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à l’absorption intestinale et à l’utilisation du calcium et du phosphore
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au maintien de taux sanguins de calcium normaux
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à la croissance normale des os des enfants
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au maintien de l’état normal des os
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au maintien de l’état normal des muscles
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au maintien de l’état normal des dents
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au maintien de l’état normal du système immunitaire
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à la division cellulaire
Et chez Phytocea?
Vous pourrez retrouver de la vitamine D3 notamment dans ReNacre. ReNacre est un complément alimentaire destiné à permettre le maintien de la densité osseuse, spécialement formulé pour l'ostéoporose ou l'ostéomalacie.
Sources
- Haute Autorité de Santé
- Manger-Bouger: le PNNS
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JC Souberbielle, C Cormier, E Cavalier, V Breuil, F Debiais, P Fardellone, Pl Guggenbuhl, RM Javier, E Legrand, E Lespessailles, J Paccou, T Thomas, B Cortet. La supplémentation en vitamine D en France chez les patients ostéoporotiques ou à risque d’ostéoporose : données récentes et nouvelles pratiques. Revue du Rhumatisme. Volume 86, Issue 5, 2019,
https://doi.org/10.1016/j.rhum.2019.02.014. - K Briot, C Roux, T Thomas, H Blain, D Buchon, R Chapurlat, F Debiais, JMc Feron, JB Gauvain, P Guggenbuhl, E Legrand, AM Lehr-Drylewicz, E Lespessailles, F Tremollieres, G Weryha, B Cortet. Actualisation 2018 des recommandations françaises du traitement de l’ostéoporose post-ménopausique. Revue du Rhumatisme. Volume 85, Issue 5, 2018. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2018.02.005.
- Revue médicale suisse - Vitamine D: actualité et recommandations
- ANSES: les références nutritionnelles
- Dr Pierre-Olivier Lang: Supplémentation en vitamine D: Pourquoi? Pour qui? Comment?
- ANSES - Vitamine D : pourquoi et comment assurer un apport suffisant ?
- Bischoff-Ferrari HA, Willett WC, Orav EJ, Lips P, Meunier PJ, Lyons RA, Flicker L, Wark J, Jackson RD, Cauley JA, Meyer HE, Pfeifer M, Sanders KM, Stähelin HB, Theiler R, Dawson-Hughes B. A pooled analysis of vitamin D dose requirements for fracture prevention. N Engl J Med. 2012 Jul 5;367(1):40-9. doi: 10.1056/NEJMoa1109617. Erratum in: N Engl J Med. 2012 Aug 2;367(5):481.
- Souberbielle JC, Body JJ, Lappe JM, Plebani M, Shoenfeld Y, Wang TJ, Bischoff-Ferrari HA, Cavalier E, Ebeling PR, Fardellone P, Gandini S, Gruson D, Guérin AP, Heickendorff L, Hollis BW, Ish-Shalom S, Jean G, von Landenberg P, Largura A, Olsson T, Pierrot-Deseilligny C, Pilz S, Tincani A, Valcour A, Zittermann A. Vitamin D and musculoskeletal health, cardiovascular disease, autoimmunity and cancer: Recommendations for clinical practice. Autoimmun Rev. 2010 Sep;9(11):709-15. doi: 10.1016/j.autrev.2010.06.009.
- Cashman KD, Ritz C, Kiely M, Odin Collaborators. Improved Dietary Guidelines for Vitamin D: Application of Individual Participant Data (IPD)-Level Meta-Regression Analyses. Nutrients. 2017 May 8;9(5):469. doi: 10.3390/nu9050469.
- La revue du praticien: La supplémentation en vitamine D chez l’adulte : doit-on changer nos pratiques ?
- Bacchetta J, Edouard T, Laverny G, Bernardor J, Bertholet-Thomas A, Castanet M, Garnier C, Gennero I, Harambat J, Lapillonne A, Molin A, Naud C, Salles JP, Laborie S, Tounian P, Linglart A. Vitamin D and calcium intakes in general pediatric populations: A French expert consensus paper. Arch Pediatr. 2022 May;29(4):312-325. doi: 10.1016/j.arcped.2022.02.008.